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Dharmaling Forums
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nicolas

Vie de moine et santé mentale

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Bonjour :)

 

Votre forum inspire le respect, l'ouverture et la confiance. Je me permet donc de vous poser une question...

 

Est-il possible d'avoir une vie de moine pour quelqu'un qui est atteint de schizophrénie ?

J'ai 28 ans et passe le plus clair de mon temps dans la solitude avec pour intérets principaux la musique et le bouddhisme. Il y a actuellement (à ma yeux) 2 choses qui entravent ma pratique sprituelle: Le désir de vivre une vie d'artiste, et le regret (pour plutard) de ne pas avoir vécu une vie amoureuse exclusive. Cette dernière est renforcée par le fait qu'une femme s'interesse à moi en ce moment... D'où, aussi, un certain empressement et un manque de clareté de ma part.

 

Merci d'avance pour vos réponses et meilleures pensées :)

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Bonjour Nicolas ,

je me permet de répondre ou donner mon avis sur ton post ,

car je me suis "reconnu" sur pas mal de choses que tu as dit

Personnellement ,niveau psychologique ,j'ai surtout une timidité assez importante depuis toujours ou presque (avec des hauts et des bas ,j'essaye toujours de me perfectionner ),donc comme toi j'ai toujours eu pas mal de difficultés pour aborder les gens ,etant d'un "caractère" assez réservé et solitaire ,ce n'est pas non plus mon idéal d'avoir une vie trop "sociale" et mondaine (par exemple je n'ai pas du tout dans mon "idéal" de me marier ou d'avoir des enfants ,ce n'est pas mon but )

Et comme toi j'ai 28 ans ,et comme toi je m'interresse au bouddhisme (sérieusement depuis environ 6 ou 7 ans) ,ayant fait deux ans d'aikido au lycée ,c'est un peu cet "art" d'asie ,qui m'a mené à la "sagesse " et la méditation

Comme toi j'ai un centre d'interet ou un "projet de vie" possible basé sur l'art ,je suis dessinateur ,amateur ,pour l'instant et essayer d'en vivre en "artiste libre" est un des rares domaines vers lesquels j'essaye d'avancer et qui me "conviendrait" il me semble.. meme en vivant "modestement" mais au moins "par moi meme" et libre...

Idem pour ce qui est de la vie de couple ,ou d'un "lien affectif" ,j'ai eu "seulement" deux amies (comparé à d'autres ) dans ma vie ,mais j'ai très souvent été seul ,rarement aussi été "accepté" ou "aimé" ,donc c'est vrai que j'espère beaucoup moins de choses dans ce domaine des "désirs humains" qu'avant (meme si je reste ouvert à ce qui peut arriver) ,mais je suis un peu "désillusionné" de ce genre de relations ,car quand comme moi on est (presque toujours ) rejetté pour nos differences ou nos difficultés ,de timidité entre autre , c'est parfois dur de garder un "esprit optimiste" et positif dans ce domaine... lol

Donc c'est vrai que la vie de moine ,"m'interesserait" ,d'abord pour la simplicité et la liberté qu'elle peut donner il me semble ,son "noble idéal" ,mais je ne pense pas (encore en tous cas) etre pret pour le vivre ,ni meme avoir les qualités et les "vertus" suffisantes pour etre moine ,car je reste encore imparfait..

Donc je vois au fur à mesure ,pour le moment ,sans trop attendre ni du "monde profane" ni du "monde religieux" ,mais j'essaye pour l'instant de pratiquer ,à mon niveau ,avec mes moyens ,une spiritualité ,le bouddhisme etant celle dont je me sens le plus "proche"

 

Si mon témoignage peut t'eclairer... c'etait le but

Portes toi bien

Amicalement

 

kiowa

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Tashi delek,

 

A bien des niveaux, vos messages m'interpèlent aussi sur un certain vécu personnel, bien que j'ai fait le choix de la vie monastique bien plus tôt.

 

D'abord, oui, le Bouddhisme peut aider les personnes qui présentent des 'troubles' de la personnalité. Encore faudrait-il définir ce qu'on entend exactement par cela... parce que je pense que bon nombre de ces 'troubles' ne viennent en fait que de "prise de conscience incomprise des autres"! :cry:

Beaucoup de gens sont incompris, rejetés, voire enfermés, parce qu'ils ne rentrent pas dans le petit cadre de la société 'bien pensante'... Alors on a créé des étiquettes, schizophrénie, névrose, délire mystique, dépression, ou encore autisme. Autant de mal être auxquels la science ne sait pas répondre, mais tente de palier à coups de matraque chimique. Comme si en éteignant quelques neurones, on soignait les "bleus à l'âme"...

 

Quelque part, il est encore heureux que des gens ouvrent les yeux sur la réalité dans laquelle ils vivent, se rendent compte que "metro-boulot-dodo" ne mène à rien... rien d'autre qu'à gagner le droit à recommencer, encore et encore, depuis des temps que notre esprit ne peut concevoir, dans la grande loterie du karma...

 

Shakyamuni Bouddha n'a pas enseigné une religion au sens "église" du terme, mais une science complète de la conscience.

Le Bouddhisme n’est pas un mot; c’est une voie. Le Bouddha a montré et décrit la voie. Il était moine; et a montré que c’était le plus court et sûr Chemin vers l’Eveil.

De A à Z, et au-delà, l'esprit et ses fonctions, les vérités ultime et relative, le karma, la réincarnation, la méditation, Bodhicitta, les cinq étapes vers l'Eveil, la Vacuité, l'Omniscience... Toutes les réponse aux questions qu'une conscience peut se poser, de l'âge enfant à la mort, et par-delà le bardo, à la prochaine renaissance...

Là aussi, ça recommence, encore et encore. Jusqu'à ce qu'on se réveille de ce rêve éveillé, qu'on prenne conscience que nous sommes les metteurs en scène de nos propres vies, les acteurs aussi d'ailleurs, et les spectateurs à la fois.

 

Magiciens inconscient, nous créons notre univers, mais nous nous y attachons aussi, désirant et repoussant le fruit de notre création, et de ce fait alimentons la dynamique de la roue des renaissances conditionnées.

Les plaisirs? Nous les avons tous goûtés, de même que toutes les souffrances. En sommes nous grandit pour autant? Quelle illusion peut nous apporter un bonheur durable et les clefs pour délivrer les autres?

A la racine de chaque plaisir, il y a déjà la souffrance. Si un plaisir existait de son propre coté, indépendant de nous, indépendant des causes que l'on créé, alors il ne disparaîtrait pas, mais demeurerait égal dans le temps. Fatigué de marcher, en proie aux souffrances musculaires, on s'assoie. Et on expérimente une sensation que l'on qualifie de plaisir. Mais si on reste assis encore et encore, à nouveau la souffrance apparaît. De plaisir, il n'y a eu que l'illusion...

 

Devenir moine n'est pas un rejet de la vie, du monde, de la société. C'est la manifestation d'une perception différente. Le souhait de ne plus être un hamster tournant dans la roue de sa cage, un mouton de Panurge, une feuille dans le vent, une paille dans le torrent, ....

C'est vouloir mettre un terme à cette illusion, arrêter de prendre les bulles de savon pour des soleils, dire stop au bruit incessant, établir la paix.

 

La paix relative est ce qui nous permet de méditer, de regarder posément, de peser chaque mot, chaque geste, dans la droite lignée constructrice d'un pratiquant vers la Libération.

La Paix ultime est l'Etat de non dualité parfait, dans lequel une respiration dure des éons et un clin d'oeil voit passer des générations de Gardiens du Monde.

 

Devenir moine dans le Mahayana, c'est allier la Paix ultime à Bodhicitta, la motivation la plus altruiste qui soit, la dédicace de soi pour le bien des autres, la recherche de l'Eveil pour acquérir les moyens de venir en aide à tous les êtres.

Bodhicitta est l'esprit porteur de toutes les espérances, l'énergie qui motive les Bodhisattvas, qui permet de vivre les souffrances de l'enfer avec le sourire, sachant que grâce à nos actions un, deux, dix, des milliers d'êtres trouveront les clefs vers la cessation de la souffrance.

 

La motivation est la clef de la force d'un pratiquant. Pourquoi ne pas suivre le courant, faire comme les autres, mener sa petite vie, ses petits plaisirs?... Parce que cela ne mène en aucune manière à la cessation de la souffrance, cela ne me permet pas d'aider les autres, cela ne conduit pas à l'Eveil. Tout simplement.

 

Les désirs du monde? Ils demeureront encore des années. Mais à chaque fois, on se rappelle pourquoi on ne leur laisse pas libre court, pourquoi l'apaisement de l'esprit est important, pour le Calme Mental ne s'atteint qu'en abandonnant les plaisirs des sens.

 

Pour tuer, faire la guerre, manipuler, amasser argent et possessions, les gens sont capables de beaucoup de courage, de supporter le froid, la faim, l'humiliation, la prison, l'entraînement physique intensif. Pour aider tous les êtres, ne suis-je pas capable de faire au moins autant?

 

Que puis-je espérer de cette vie de société, de famille, que je n’ai déjà vécu? Alors que la pratique du Dharma contient la clef du Chemin vers l’Eveil, Eveil qui me permettra de venir en aide de manière précise et effective à tant d’êtres !

 

Dans les turpitudes de la vie quotidienne, l’esprit est comme une image dans la bourrasque, volant ici et là, incapable de se poser cinq minutes; comment espérer atteindre le Calme Mental, base indispensable pour les plus hautes réalisations?

 

Certains diront que devenir moine est restrictif, contraignant, réduisant les possibilités d’aider les autres. Mais quand l’esprit sait quel chemin précis suivre, et quels chemins ne pas suivre, il accède au contraire à une forme de liberté. La vie monastique est une voie libérée des préoccupations ordinaires, permettant de se concentre sur l’essentiel. Essentiel de la vie, de la pratique, de la motivation. Motivation d’aider les autres, d’acquérir les moyens pour cela.

Si la vie monastique contient des restrictions, ce ne sont que des restrictions à l’égo, aux projections, aux émotions perturbées et perturbatrices.

 

Le reste est liberté. Liberté de conduire sa vie fidèle à ses engagements, sa motivation, de marcher vers l’Eveil à son rythme, aussi vite qu’on comprend l’intérêt d’accéder sans tarder aux moyens de pouvoir venir sans limite de temps ni d’espace à l’infinité des êtres dans la souffrance du Samsara.

 

Meilleures pensées, Gelong T. Shenphen

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Bonsoir :)

 

Merci pour votre attention Lama Shenphen. Et merci d'avoir calmé mon impatience kiowa... c'est fou comme on s'attache facilement à la moindre flatterie d'une femme :D Du moins à mon âge, ayant eu peu d'expériences amoureuses et sexuelles.

 

Merci encore et bien à vous :)

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Tashi Delek,

Donc c'est vrai que la vie de moine ,"m'interesserait" ,d'abord pour la simplicité et la liberté qu'elle peut donner il me semble ,son "noble idéal" ,mais je ne pense pas (encore en tous cas) etre pret pour le vivre ,ni meme avoir les qualités et les "vertus" suffisantes pour etre moine ,car je reste encore imparfait..

Il ne faudrait pas penser qu'il est nécessaire d'être parfait pour être moine ;) Sinon, il n'y aurai pas beaucoup de moines! :))

 

En fait, le fait de devenir moine est un moyen de se perfectionner, de travailler de plus près sur l'égo et les attachements.

Ensuite, comment savoir si on est capable de suivre la vie monastique, si on n'essaye pas :mrgreen: Où est le danger? Certains sont moines pour un an, deux, dix, et retournent à la vie laïque. D'autres se rende compte que c'est le bon choix, pour la vie...

 

Du moins à mon âge, ayant eu peu d'expériences amoureuses et sexuelles.

L'âge n'a que peu de chose à voir. Et l'expérience, est une illusion... ;) C'est une question de motivation!

 

Meilleures pensées, Gelong T. Shenphen

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Tashi Delek,

 

je me pose la question si une vie de moine n'est pas, dans certain cas, une fuite face à la dure réalité du monde...

Personnellement, je suis de plus en plus "dégouté" par le train-train de la vie de tous les jours et j'aimerais faire autre chose que metro-boulot-dodo.

Si je peux apporter une petite contibution pour plus de paix et d'Amour dans le monde, et que seul la vie de moine peut me conduire véritablement à l'Eveil et me détacher de la souffrance que je vie dans cette ruche, alors je n'ai plus qu'à faire les 5 voeux...

Qu'en pensez-vous ?

 

Meilleures pensées

 

Orel

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Tashi Delek,

je me pose la question si une vie de moine n'est pas, dans certain cas, une fuite face à la dure réalité du monde...

Si, bien sûr, cela peut-être le cas. C'est loin d'être, dans ce cas, une solution. Parce que la vie monastique implique une forte motivation.

 

Si je peux apporter une petite contibution pour plus de paix et d'Amour dans le monde, et que seul la vie de moine peut me conduire véritablement à l'Eveil et me détacher de la souffrance que je vie dans cette ruche, alors je n'ai plus qu'à faire les 5 voeux...

La vie de moine n'est certainement pas la seule possibilité de cheminer vers l'Eveil. La vie de "householder" permet aussi de pratiquer. Tout dépend de la motivation et de la manière de gérer sa vie.

 

Meilleures pensées, Gelong T. Shenphen

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Bonjour Lama Shenphen ,

une question que je me pose aussi par rapport à la vie de moine ,c'est de savoir s'il elle implique nécessairement de vivre "en communauté" ? dans un monastère donc par exemple ? Ou peut-on etre moine ,tout en vivant "librement" ,en dehors de toute structure ou en solitaire ,comme le font je pense certains ermites ,ou meme les "bhikkus itinerants" ,que l'on trouve surtout je crois dans la tradition Théravada ?

 

Personnellement ,j'aime surtout la liberté et l'absence de contraintes ou d'autorité (par rapport qui ou quoi que que ce soit ) et une des choses qui fait mon hésitation de m'engager dans cette voie ,c'est aussi l'impression (peut-etre fausse ) de vouloir me liberer du monde profane et de la société ,en devenant moine,et de me retrouver à nouveau "prisonnier" d'un autre système ,religieux celui là , avec ses règles et contraintes ,differentes mais peut-etre réelles ? Qu'en pensez -vous ?

Peut-on suivre aussi bien "sa voie spirituelle" ,sans faire vraiment partie ni de la société "laique" ni de la société ou d'une structure religieuse ?

Si vous avez un avis ou si quelqu'un souhaite y répondre ,

merci d'avance

 

Amicalement

Meilleures pensées

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Guest lodreu

Tashi Delek,

 

une question que je me pose aussi par rapport à la vie de moine ,c'est de savoir s'il elle implique nécessairement de vivre "en communauté" ? dans un monastère donc par exemple ? Ou peut-on etre moine ,tout en vivant "librement" ,en dehors de toute structure ou en solitaire ,comme le font je pense certains ermites ,ou meme les "bhikkus itinerants" ,que l'on trouve surtout je crois dans la tradition Théravada ?

La prise des voeux monastiques implique un apprentissage, comme entraîner son esprit à penser différemment, dans le respect d'une nouvelle Ethique. Pour cela la Sangha est irremplassable.

La vie dans une communauté religieuse au moins durant les premières années semble être un élément important. Cela évite la création de nombreuses négativités, parce qu'on a une Sangha plus expérimentée pour nous conseiller et nous montrer les comportements bénéfiques ou à éviter. Il est également d'un grand réconfort et d'une grande aide de pouvoir échanger sur les problèmes que l'on peut rencontrer, qui sont d'ailleurs souvent commun à un grand nombre de moines ou nonnes.

C'est aussi un lieu d'apprentissage rapide, parce qu'il nous force à travailler sur notre égo. Il est bien plus difficile en communauté de laisser passer certains états d'esprits, mauvaises habitudes, ... que seul chez soi.

Lama Zopa Rinpoche conseille à ses nouveaux moines de rester 5 ans au même endroit, dans un centre ou une communauté monastique.

 

Après tout dépend de la personne, et c'est au cas par cas que l'on peut savoir s'il vaut mieux pour la personne rester dans un communauté, ou si la vie en extérieur est envisageable. C'est dans la relation avec notre guide que l'on peut trouver ce type de conseils.

 

Pour les personnes qui ne souhaitent pas réellement changer de vie, et souhaitent prendre une partie seulement des engagements, il y a les voeux de laïcs, qui si ils sont tous pris correspondent presque à l'ordination de Rabjung.

 

Où que l'on aille, on emporte son esprit ;-) Et les contraintes que nous créeons...

 

Meilleurs souhaits,

Lodreu.

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Tashi Delek,

par rapport à la vie de moine ,c'est de savoir s'il elle implique nécessairement de vivre "en communauté" ?

Ven. Lodrö a déjà bien répondu à vos questions. Cependant, quelques petites remarques complémentaires...

 

Il est important de ne pas concevoir la communauté comme n'importe quelle société ou structure. Parce que la Sangha regroupe des gens ayant une motivation spécialement orientée vers la progression spirituelle, sous la guidance d'un Maitre qualifié (dans le cas d'une communauté traditionnelle au moins).

 

Aussi, en joignant une Sangha, on joint des règles dont le buts n'est pas l'asservissement, mais la Libération. Mais cette Libération ne s'obtient qu'avec un certain nombre de contraintes, même si on se les applique soi-même.

En cela, vous demeurez "libre" de vos choix, tout en pouvant partager avec d'autres les problèmes que vous rencontrez, éviter certains problèmes que d'autres ont eu à affronter, etc...

Notre esprit a la tendance à la paresse. Dans le monastère, il y a des tâches à réaliser, des études, des pratiques communes. Ces règles nous aident à travailler sur notre ego, et ses facteurs perturbateurs.

 

Les règles monastiques sont là pour aider les moines et nonnes. Depuis vingt ans, dans le Bouddhisme, je n'ai pas rencontré de règles "absurdes", érigées pour "casser" les gens, ou les dominer...

 

l'absence de contraintes ou d'autorité (par rapport qui ou quoi que que ce soit)

Je crois que vous aurez toujours une autorité au-dessus de vous; à vous de choisir laquelle ;) Un Guide spirituel est une autorité, mais qui ne cherche que votre bien, à vous aider, vous conseiller.

 

Accepter une autorité est je crois une question de maturité aussi. Un adolescent refuse les autorités, et peut se faire beaucoup de mal en 'fonçant dans toutes les portes'. On peut leur dire ceci ou cela, ca rentre souvent par une oreille et sort par l'autre, simplement parce qu'ils ne veulent pas être "dépendant"... Je crois qu'on est tous plus ou moins passé par là.

Et pui un jour, on comprend que c'était dans notre intérêt. Hélas, des fois, c'est trop tard pour certaines erreurs déjà commises. Des fois, on a raté des occasions qui ne se retrouveront pas...

 

J'ai toujours regardé à mes Lamas comme des pères et mères bienveillants. Mais je me suis parfois un peu rebellé dans ma tête, et parfois je n'ai pas écouté (j'avais seize ans quand je suis entré au monastère). Je l'ai regretté plus tard. Temps perdu. Opportunité ratée. Etc... Celui qui en pâtit en premier, c'est nous... et tous les êtres!

Tous les êtres parce qu'en ayant fait le voeux d'atteindre l'Etat de Bouddha le plus vite possible, pour aider les autres à se libérer du Samsare, si on traîne, les autres souffrent plus longtemps.

 

Bien des années plus tard, je suis dans la situation d'ordonner moines et nonnes, et de conduire une communauté religieuse en tant qu'Abbé. Je regarde à mes comportements d'ado avec un peu de tristesse quand même; et j'espère toujours que les gens ouvrent les yeux le plus tôt possible sur les réalités qu'exige un cheminement spirituel consistant et effectif.

 

Meilleures pensées, Gelong T. Shenphen

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re Bonjour ,

Merci pour vos réponses instructives ,

En fait ,je pensais (et pense encore un peu :P ) qu'il etait possible justement de vivre en tant que moine ,avec un mode de vie "adapté" ou correspondant à notre temperament ,et pas Toujours dans une communauté ( tout en gardant quand meme un lien spirituel avec son Lama ou la Sangha ) et c'est je pense la raison d'etre ,dans differentes traditions spirituelles ,des ermites et des communautés

Dans le christianisme ,par exemple on parle ,"d'anachorètes" (pour les "esprits plus solitaires" et independants ) et de cénobites (pour les gens plus "faits" pour la vie de groupe)

 

J'ai aussi eu l'occasion d'en discuter via internet ,avec un moine du Théravada ,qui m'a bien dit que dans les pays d'asie du sud -est surtout ,les "bhikkhus" vivaient soit en communauté (pour quelques temps ) ,soit en solitaire (ou petits groupes ) en se "fixant" en un endroit ,comme les ermites ,ou en restant itinerants ,c'est le cas par exemple pour certains dans la tradition des moines de foret ,en Thailande (désolé si je me répète ... lol)

Je pense aussi a d'autres voies spirituelles (mais peut-etre que la vie monastique uniquement communautaire est specifique au Vajrayana ? ) aux sannyasins et autres sadhus de l'inde ,qui vivent leur vie spirituelle ,dans la solitude et le voyage ,parcourant les routes et renonçant a tous liens ,y compris avec leur guru ,qui leur donne simplement une initiation spirituelle (souvent un mantra ou autres ) au début de leur vie de moine , puis partent librement comme des vagabonds ou des "moines mendiants" .Souvent passé un certain age ,ils se fixent et vivent dans des grottes ou des huttes isolés de l'himalaya ,ce qui est un peu comparable aux "Unsui" japonais (nuage et eau ),les moines zens errants ,dont un des plus célèbres pour ce mode de vie et ses réalisations fut Ryokan (moine zen itinerant,poète et calligraphe ,si vous le connaissez )

 

Qu'en pensez vous ?

 

Désolé si mes references ne sont pas uniquement sur le Vajrayana ,mais je crois qu'il en existait aussi de très célèbres dans cette tradition ,dont Jetsun Milarépa est le plus connu (si je ne me trompe pas )

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Tashi Delek,

En fait ,je pensais (et pense encore un peu  :P ) qu'il etait possible justement de vivre en tant que moine ,avec un mode de vie "adapté" ou correspondant à notre temperament ,et pas Toujours dans une communauté

Il faut se poser aussi la question de "notre tempéramment" ;) Ne serait-ce pas plutôt notre souhait de ne pas vouloir respecter les règles d'une vie monastique??

Si ce n'est le cas, il est possible que, une fois qu'un moine a appris les bases et conforté sa relation avec son Maitre - et en accord avec celui-ci - il est possible d'entrer dans une vie plus active. Un peu comme un "prêtre-ouvrier", dans un travail social ou humanitaire. Et d'alterner retraites spirituelles sur la base de transmission correcte, études, et travail social ou humanitaire (ce que j'ai personnellement fait pendant des années ;) ).

 

mais peut-etre que la vie monastique uniquement communautaire est specifique au Vajrayana ?

Souvent, c'est un peu l'inverse! ;)

Mais tout dépend de votre foi et de vos buts. Les sannyasins et autre sadhus, de toutes façons, apprennent aussi avant de se lancer dans une pratique parfois solitaire ou en petit groupe. Mais, il me faut dire aussi que le buts n'est pas le même, les résultats ne seront pas les mêmes, alors la pratique n'est pas la même. Il est vrai que le Vajrayana porte plus fermement l'emphase sur limportance du Maître. A juste raison.

 

dont Jetsun Milarépa est le plus connu (si je ne me trompe pas )

Milarepa a bien fait des retraites solitaires, mais après avoir étudié en profondeur avec des Maîtres qualifiés!

 

Ce que je veux dire ici, c'est qu'il ne faut pas penser échapper à toutes les rigeurs en se disant: "je vais devenir moine solitaire". Il est important d'acquérir d'abord une forte stabilité d'esprit, la connaissance et la pratique nécessaire pour ensuite pouvoir se lancer dans des pratiques solitaires (dans la forêt, une grotte, etc...) ou même pour réintégrer d'une certaine manière la société active, avec une activité directement bénéfique aux autres.

 

Meilleures pensées, Gelong T. Shenphen

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Bonjour ,

merci beaucoup pour vos réponses Lama Shenphen et Lodreu ,

j'en prend note :o

 

Amicalement

Bonne journée à tous

 

kiowa

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...parce que je pense que bon nombre de ces 'troubles' ne viennent en fait que de "prise de conscience incomprise des autres"!

 

Bonsoir LamaShenphen,

 

Pourriez-vous en dire un peu plus ? Cette réponse me trouble un peu :?

 

N'est-il pas dit que le Dharma est un bon remède contre la folie ? Sa saintetée le Dalaï Lama dit aussi que "la folie commence là où commence la superstition"...

 

J'apprécie beaucoup l'interêt que vous avez porté à ma question... mais en ce moment, je me sent plutôt bien et il me vient à l'idée (peut-être pour éviter la souffrance... (?)) que les troubles de la personnalité sont des tas de concepts à défaire...

 

Par la même occasion, je pose une question plus concrète à ce sujet: Dans le cas où un schysophrène suive une voie religiques ou monastique, comment est perçu la prise de médicaments tels que des neuroléptique ?

 

Merci d'avance et meilleurs voeux à tous pour cette nouvelle année !

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